Les roturiers anciens.

 

            Compte tenu de la répartition géographique très limitée du patronyme, nous avons pu conduire un examen assez exhaustif des archives disponibles (livres paroissiaux et registres d’état civil) pour les périodes correspondant aux 16e, 17e, 18e et 19e siècles, tant dans les mairies qu’aux Archives Départementales (AD) concernées. Lors de nos relevés, nous avons transcrit scrupuleusement l'orthographe portée dans les registres afin d'éviter toute simplification abusive.

 

Parmi les communes où les traces de présence (naissances, mariages, décès) de FERRAIGNE-FERRAGNE anciens ont été retrouvées (carte de localisation), citons :

                        Puy-de-Dôme : Arlanc, Baffie, Églisolles, Saillant, Saint-Clément-de-Valorgue, Saint-Just, Saint-Romain, Sauvessanges, Saint-Anthème, Viverols ;

                        Haute-Loire : Craponne-sur-Arzon, Tiranges, Bas-en-Basset ;

                        Loire : Saint-Étienne, Usson-en-Forez (un parrain mentionné) ;

                        Saône-et-Loire : Frontenard (à partir du 19e siècle).

 

            Au hasard des relevés généalogiques faits par les bénévoles, des mariages de FERRAGNE se rencontrent dans diverses régions de France. Pour les hommes, il s’agit vraisemblablement d’ouvriers migrants (scieurs de long notamment, voir ci-après) se mariant et se fixant dans la région où ils trouvèrent du travail.

                        * mariage de Françoise FERAGNE et Jacques SAVART le 1er mai 1610 à Saint Timothée de Reims (51) ;

                        * mariage de Rose FERRAIGNE et Pierre ROSSET en 1666, à Seyssel et Chasse, canton de Vienne Nord (38) ;

                        * mariage de Pierre et Nicole LAMBERT à Rouvres-la Chétive (Lorraine), avec naissance de Nicolas en 1698 ; Nicolas s’y mariera à son tour ;

                        * mariage avec naissance en 1718 d’Etienne FERRAGNE à Champis (Ardèche, 07) :

                        * mariage d’Antoine FERRAIL, berger, et Marie DAILLAND, en 1742 à Bar-sur-Seine (Aude). L’acte de mariage précise qu’il s’agit du fils d’Antoine, maréchal, et Catherine BONNEFOUX, tous deux de la paroisse de Craponne. Il s’agit donc bien d’un FERRAIGNE;

                        * mariage de Mathieu, scieur de long, avec Anne BOIGET en 1743, puis avec Anne PERRON en 1744, à Renève (Côte-d’Or, 21) avec qui il eut deux filles, Anne et Jacquette ;

                        * mariage de Joachim Pierre Marie et Jeanne Perrine LEPERDIT en 1808 à Rennes (35) ;

                        * mariage de Jean Marie et Victorine NICOLOT à Frontenard (Saône-et-Loire, 71) en 1847.

                        * mariage de Mathieu FERAIGNET (il s’agit certainement d’un FERAIGNE, dont le nom a été modifié pour rendre compte de sa petite taille) et Marguerite BOUCHER à Bouchemaine (Maine-et-Loire, 49), avec les naissances de Perrine (1694) et Mathieu Gaultier ;

 

            D’autres mariages de demoiselles FERRAGNE ont été relevés dans l’Allier (Gannat), le Rhône (Pommiers, St Laurent d’Agny), en Lorraine (Rouvres-la-Chétive) ainsi qu'un divorce dans le Rhône (Dardilly).

 

            Par ailleurs, on trouve la trace d’un FERRAIGNE ou DE FERRAIGNE, curé de Monistrol-sur-Loire (43) entre 1713 et 1723 (au moins ; recherches en cours). Il signait le registre des mariages des deux façons et son rattachement à la lignée noble ou roturière est en cours d’étude.

            Dans les Archives de l'Hôpital du Puy-en-Velay (1628-XIXe siècle), on trouve mention d'une donation entre vifs consentie par Marguerite d'ANTONY en faveur de l'Hôpital Général le 28 mai 1774, donation de 3000 livres à prendre sur ses biens, à la réserve de l'usufruit dont jouira sa mère Marie FERRAGNE.

            Nous ne savons pas si cette Marie FERRAGNE est issue de famille noble (portant le simple nom de FERRAGNE) ou d'une famille roturière (sa fille Marguerite ayant fait un "beau" mariage, par exemple). Il ne s'agit vraisemblablement pas d'un membre de la famille de LICQUES, seigneur de FERRAGNE, ceux-ci portant toujours le nom de de LICQUES.

 

            Cette dispersion géographique des FERRAGNE a une étendue difficile à cerner compte tenu de son caractère aléatoire. Elle est le plus souvent le fait de filles et de garçons qui furent "placés" (comme servante, domestique, garçon de ferme, etc...) ou prirent la route pour exercer un métier.

            Tel fut le cas pour les scieurs de long, au métier ingrat, rude et dangereux dont l'exercice se faisait au gré des chantiers trouvés le long des routes. Les scieurs de long, à la solide et persistante réputation de mauvais garçons, loin de leur "pays", en mal d'affection, pouvaient rencontrer une âme soeur et fonder un foyer (l'un d'entre nous (A.F.) descend d'un scieur de long qui s'est fixé en Bourgogne.

            De même, la plupart des FERRAGNE de la région parisienne descendent d'un terrassier de Tiranges qui épousa une couturière ouvrière fileuse et se fixa dans le 5e arrondissement. Ainsi, à partir du 19e siècle, sont nés des FERRAGNE à Paris (5e, 13e arrondissements notamment) ou dans sa banlieue (Gentilly-sur-Seine, 75). Il s’agit donc de descendants de migrants montés à Paris pour des raisons économiques.

 

 

            Mais les FERRAGNE se retrouvent très nombreux (toutes proportion gardées...), pour l'essentiel, en Auvergne.

Bien entendu, les difficultés habituelles, inhérentes aux périodes anciennes, ont été souvent rencontrées (archives sommaires ou incomplètes, en mauvais état, voire absentes laissant des lacunes parfois importantes dans l'histoire). Elles n’ont pas empêché de mettre en lumière quelques traits spécifiques de ces familles, profondément enracinées en Auvergne.

 

Deux lignées indépendantes

Variations orthographiques du patronyme selon les époques

Positions sociales des FERRAIGNE

Carrières militaires

Migrations et émigrations

Religions pratiquées

 

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