Variations orthographiques du patronyme selon les époques.

 

            Dans l’ensemble des archives consultées (livres paroissiaux, registres d’état civil mais aussi actes notariés de Craponne), remontant jusqu’au tout début du 17e siècle, le patronyme montre une variabilité orthographique avec une nette évolution dans le temps.
            Quelques exemples d'archives ont été choisis.

 

            Cette variabilité et cette évolution correspondent assez logiquement à la difficulté de transcription du son « GN » de la prononciation occitane de FERRANHE dans une graphie française. Car il faut se souvenir qu’au 16e siècle, si la langue écrite était le français (dialecte francien devenu langue officielle en 1539), tout le monde parlait encore l’occitan (plus précisément l’auvernhàs ou dialecte auvergnat). C’est dans la lignée noble, aux archives plus anciennes, que se retrouve le mieux conservé la graphie occitane (voir ci-après).

 

            A Églisolles, en 1604, le nom s’écrit FERAIGNE (forme française) tandis qu’il est orthographié FERRAGNIE ou FERRANIE à Craponne.

 

            - aux 17e et 18e siècles, au travers des noms enregistrés et des signatures des intéressés, FERAIGNE, FERRAIGNE semblent les orthographes les plus courantes mais on trouve aussi souvent FERAIGNIE, FERRAIGNIE, FERAGNIE, FERRAGNIE, FERRAGNI et même FERRAHIE, FERRANY, voire FERRAIL. La présence du I final dans ces graphies françaises apparaît comme un souci de conservation de la prononciation occitane du NH (son « gn », faisant entendre un i), souci poussant parfois jusqu’à la redondance (écriture de GN_IE réunis) (voir le § sur la lignée noble). Nous verrons que les transcriptions françaises des patronymes/titre nobles ont aussi du mal à se débarrasser du NH occitan.

            Cette variabilité de l’orthographe trouve une bonne illustration dans l’acte de mariage, le 2 juin 1733 à Tiranges, de Marie avec Mathieu CHOULA : (dans les exemples d'archives)

                        - Marie signe très distinctement M. FERRAIGNIE ;

                        - son père et son frère, tous deux témoins, signent respectivement FERAIGNIE et FERRAIGNE

 

            Dès le 17e siècle, FERRAIGNE (avec 2 R) devient l'orthographe la plus courante.

            Elle persiste encore un peu au 18e siècle pour certaines branches cependant que FERRAGNE apparaît de plus en plus souvent.

 

            - Au 19e, FERRAGNE est l'orthographe désormais fixée dans les deux lignées.

Seules anomalies notables : FERRANE lors du mariage d’Antoinette en 1819, lié à des circonstances particulières (voir exemples d'archives) et  FERAGNE, également au 19e siècle, résultat d’une erreur de l’officier d’état civil de Saint-Clément-de-Vallorgue (63) lors d’une naissance, le père et les autres frères et sœurs portant le nom de FERRAGNE.

 

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