Cadre de vie et châteaux des
seigneurs de FERRANHE
à Espaly-Saint-Marcel
Les différentes
branches de la famille d'ESPALY, porteurs (entre autre) du titre de Seigneurs de
FERRANHE, occupèrent successivement deux châteaux, situés à peu de distance l'un
de l'autre:
- un château
féodal, le Castrum Spaletti, jusqu'en 1197, date de sa cession aux
Évêques du Puy en Velay;
- un château
plus "moderne", bâti également sur un piton rocheux, occupé jusqu'à sa
destruction en 1591.
Sur la carte postale ci-dessous,
prise en hiver au début du XXe siècle, on peut retrouver ou reconstituer bon
nombre des éléments du cadre de vie des familles d'ESPALY, seigneurs de FERRANHE.
Les 4 Rochers alignés, coiffés par des
statues ou des construction, sont tous formés par des culots volcaniques ou des
necks, à la topographie abrupts. C'était à l'évidence des pitons stratégiques, points d'observation
parfaits et positions faciles à défendre, permettant de contrôler la région et de voir arriver l'ennemi..
Le Rocher de FERRANHE, le plus
à droite, le moins escarpé des 4, fut occupé par le dernier château des
ESPALY, seigneurs de FERRANHE, celui où vécut et mourut en 1570 Eymar d'ESPALY, dernier descendant mâle de
la famille. Le château fut complètement rasé en 1591 par les Huguenots. Les
constructions visibles sur la photos, ressemblant à une tour carrée et un petit
donjon, sont bien postérieures.
Au 2e plan, le Rocher d'ESPALY,
emplacement du château féodal, bien
plus escarpé que le précédent, maintenant surmonté d'une monumentale statue de Saint
Joseph et d'une église : il portait le château féodal des comarcs
(titre énigmatique pour le moment) d'ESPALY. Étant donnée la topographie des
lieux, ce château était facile à défendre et constituait un point de guet
idéal.
La
statue (en béton armé) fut construite en 1910 sur l'emplacement de la chapelle
du château fort.
Le village d'Espaly Saint-Marcel se
trouve blotti au pied du Rocher d'Espaly, à partir de la droite, au pied de la statue de Saint Joseph.
Le Puy-en-Velay
s'étend derrière, au pied du 3ème piton.
Au premier plan coule la rivière de
la Borne et on y aperçoit de droite à gauche
- les restes
des piles du pont de Corbeyre (flèche orange);
- le barrage
du bief (flèche bleue) et l'emplacement du moulin de Corbeyre (ou moulin de FERRANHE),
maintenant occupé par des bâtiments plus modernes mais probablement issus
d'anciens moulins à draps (XIVe).
Enfin au tout
premier plan, les quelques rochers visibles forment le hue de Cheyllou, le terroir de Chanchany (objet de
nombreux litiges entre Eymar et ses voisins) étant dans le dos du photographe.
On peut facilement imaginer
Eymar, seigneur sourcilleux, surveillant pont et terroir de Chanchany
du haut de son château et dévalant la pente pour exiger droit de passage et faire régner le bon ordre seigneurial (voir les
minutes de son procès).
Selon Ph. RAMONA, c'est le travail du
fer dans ce moulin à partir du Bas Moyen Age qui serait à l'origine du nom/titre
de FERRANHE.
Ce panorama, datant du début du 20e
siècle, fournit un décor presque parfait dans lequel on peut aisément replacer
les événements sanglants des guerres entre Protestants et Catholiques.
(Document photographique aimablement communiqué par Ph. RAMONA)
Le
Castrum Spaletti, château féodal
de la famille d'ESPALY
Les maigres
connaissances du château
féodal sur le Rocher d'Espaly s'appuient sur :
- des gravures anciennes, réalisées à des époques différentes, avec dans le dessin
un coefficient "artistique" variable et difficile à mesurer;
- quelques rares restes archéologiques encore observables de nos jours.
Une comparaison et un recoupement entre les deux types d'information seraient certainement utiles,
mais n'a pas été faite.
Versant sud : cette gravure (non datée) nous parait représenter
le mieux l'état du Castrum et du village d'Espaly au XIXe siècle.
Versant nord : l'artiste a réuni les informations en diminuant la hauteur du rocher et en juxtaposant dans un 1er plan des orgues volcaniques en éventail et un pont à balcons sur la Borne. La représentation des ruines est assez détaillées (mais est-elle rigoureuse ...?)
Cette gravure est
datée de 1860. Moins fouillée, elle est peut-être plus conforme à la réalité. On
peut y reconnaître la tour représentée sur la gravure précédente.
De même, le pont à balcons
(représenté sur ces 2 gravures) semble se retrouver sur les documents
photographiques modernes (plus loin, ci-dessous).
Dans son ouvrage "Les châteaux historique de la Haute-Loire", Gaston JOURDA de VAUX reproduit deux gravures du rocher d'Espaly et des ruines du château, toutes deux, marquées des armes épiscopales du Puy-en-Velay.
La première, sensée
présenter une vue au XVIIIe siècle, donne peut-être une idée des ruines du
château primitif. La date exacte de la gravure n'est pas précisée, mais on peut
s'étonner du caractère "moderne" des maisons d'Espaly au 1er plan.
La seconde est à l'évidence une vue
d'artiste.
Une idée sommaire des quelques vestiges visibles du château féodal nous sont données par des documents photographiques du XXe siècle
Sur la gauche de la photo, construit sur les abrupts rocheux, quelques restes de tours circulaires sont reconnaissables. S'agit-il d'authentiques soubassements originels ou bien d'une restauration récente pour agrandir une esplanade ??
On reconnaît à droite le pont à balcons figuré sur les gravures du XIXe siècle.
Le château post-féodal de la
famille d'ESPALY, seigneurs de FERRANHE
Après avoir cédé le
Castrum Spalleti aux Évêques du Puy en 1197, la famille d'Espaly s'installa à
peu de distance, toujours sur la rive droite de la Borne, sur un autre piton
rocheux, connu comme le Rocher de FERRANHE
(document ci-dessus).
Ce château faisant partie des biens
de la seigneurie de FERRANHE, fut racheté avec le titre par la famille de
LICQUES en 1586. Il fut détruit en 1591.
A notre connaissance, peu ou pas de
documents graphiques de cette construction sont disponibles.
Le château de la famille de
LICQUES, seigneurs de FERRAIGNHE
La famille de LICQUES s'installa
dans un métairie située sur la rive droite de la Borne, à 2 kilomètres en amont
d'Espaly-St-Marcel, tout près de l'actuelle route D 590: La Bernarde. Ravagée en
1590, reconstruite par Guyot de LICQUES, elle est agrandie par la construction
d'un château au XVIIIe siècle.
Restauré entre 1892 et 1896 dans le
goût de l'époque (façades portant un décor de pierre de taille d'esprit
Renaissance et toits en tuiles vernissées noir et or à la bourguignone), il est
actuellement la propriété de la famille RAMONA.