Henry de FERRAIGNES (1430-1487)

 

 

            Henry de FERRAIGNES, « licencié ez loix », l’un des hommes les plus marquants de Bordeaux à la fin du XVe siècle, appartenait à une des plus anciennes familles de cette ville. Plusieurs de ses ancêtres avaient été investis de charges municipales dès le XIVe siècle. Henry de FERRAIGNES fit partie, dès le 12 novembre 1462, du Parlement que Louis XI venait d’établir à Bordeaux. Il y exerça les fonctions de conseiller lay jusqu’en 1469, époque où la Guyenne fut donnée en apanage au duc Charles, frère du Roi, qui transféra le Parlement à Poitiers, et nomma FERRAIGNES (1470) son « conseiller et général en sa cour des généraulx sur le fait de la justice et lieutenant général de monseigneur le grand sénéchal de Guyenne ». A la mort du duc Charles, le Parlement revint siéger à Bordeaux (1472) et FERRAIGNES reprit ses fonctions de conseiller lay ; il fut, en outre, investi des plus hautes charges municipales et notamment de celle de clerc de ville de 1480 à 1487. Il était allié à la famille de Michel de Montaigne.

 

                (In Autographies de Bordeaux et de la Guyenne, Société des Archives Historiques de la Gironde, t. 30, 1893, Bordeaux, p. 25)

 

 

 

            En outre, on sait par un fragment de terrier de la confrérie de Saint-Pierre de Talence (copie vidimée le 27 octobre 1623) que le 30 avril 1483 « venrable et scientiffic home Hanry de Fieranhas, licentiat en cascun dreict, parropiant de Senct Micqueau et borgeus de Bordeus » échange avec « discretz homes mosssen Pey de Lascomas, prestre benefficiat en la gleisia de Saincta Eulalia de Bordeus et mossem Johan Calbet, ayssi medis prestri demorant en la dicte gleysa de Senta Eulalia de Bordeu » :

 

            - trente règes (rangs) de vigne, sis en la paroisse de Talence, aux graves de Bordeaux, au lieu appelé « au plantey d’Arbidan »[1], confrontant d’une part, à la vigne de Bernard Delaville et, d’autre part, à celle de Gaillarde Disarte, d’un bout au chemin commun, située entre le ruisseau de Talence d’une part, et, de l’autre, le pré de l’héritier de Peyronne Sarbent, d’un bout confrontant au chemin commun, et, de l’autre, à l’aubarède[2] dudit Henry de Feraignes.

 

             Ledit échange est fait sous réserve des droits de la confrérie de Saint-Pierre de Talence, à laquelle sont dus deux deniers d’esporle[3] et 25 ardits[4] bourdelois de cens par an.

 

            En échange, Henry de Feraignes donne auxdits de Lascomas et Jehan Calvet un journal et demi de terre, situé aux graves de Bordeaux, au lieu appelé … (le nom manque) plus la somme de 24 francs bourdelois, qu’ils reconnaissent avoir reçu.

 

                                  


 

[1] situé actuellement dans la zone des vins d'Appellation d'Origine Contrôlée "Pessac-Léognan."

[2] Aubarède : lieu planté d’aubiers (saules)

[3] Esporle : don fait à un seigneur comme prix de l’investiture d’un fief.

[4] Ardits : déformation de farthing, monnaie de cuivre anglaise d'1/4 de penny (farthing = fardin = hardy = ardits = li hardis = li hards = liard). Un liard vaut 3 deniers ou ¼ de sol.

   

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